"Nous y voici mesdames, la Citadelle d'Hyrule." la voix d'Hedda sonnait d'un ton railleur dans l'agréable fin d'après-midi printanière.

Elle approcha son cheval du chariot où voyageait les deux femmes avec leurs enfants pour être payée. Elle ne savait pas où ces mères de famille de modeste conditions avaient trouvés les rubis pour la rémunérer et d'ailleurs, elle s'en foutait éperduement: elles payaient c'était tout ce qui comptait.
L'une des deux femmes sortit une bourse de cuir de son corsage et la tendit à Hedda qui l'ouvrit pour en vérifier le contenu. La guerrière, satisfaite, les salua en portant deux doigts à sa tempe, puis fit voler Foudrelance qui s'éloigna au pas à travers les rues de la Citadelle. Direction la taverne. Elle y trouverait une bonne bière, un repas chaud et peut-être quelqu'un pour peupler son lit, ainsi que de l'eau pour son cheval et un endroit où il pourait se reposer.
Il y avait foule. Le début de soirée était doux et de nombreuses personnes étaient sorties prendre l'air après avoir travaillé. Foudrelance poussait la piétaille avec son large poitrail, se frayant ainsi un chemin au millieu des grognement de rage des bousculés et des cris de douleurs de ceux à qui il marchait sur les pieds. Mais le grand pommelé, imperturbable, continuait d'avancer comme au milieu des hautes herbes.
Arrivée devant la taverne, Hedda mit pied à terre et attacha sa monture avant de pénétrer dans l'établissement. C'était aussi très peuplé. Presque toute les tables étaient occupée et une serveuse débordée courait dans tous les sens pour prendre et porter les commandes. C'était à un tel point que la guerrière la plaignait presque en son fort intérieur tout en s'asseyant à une table. Martelant le bois du bout des doigts, elle regarda passer la serveuse plusieurs fois avant qu'elle ne puisse prendre sa commande d'une bière et d'un repas.
Hedda haussa les sourcils: elle allait attendre un bon bout de temps.